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ACCROCHONS-NOUS, LA MER N’A PAS FINI DE NOUS SURPRENDRE

L'EPOPEA DELL''ERASMUS, UN CORSARO DI CARAVAGGIO !

Chronique de KRISTIAN FRÉDRIC

1 octobre 2024



Notre aventure touche à sa fin.  Après notre semaine passée à Pavie, cette petite ville charmante aux airs tranquilles, au côté de Francesco Nardelli, directeur du Teatro Fraschini et de toute son équipe, il fallait penser réintégrer le port vénitien où était parqué mon navire aux couleurs européennes.

 

Notre dernière journée en Italie approchait, et avec elle, le moment fatidique de quitter la terre ferme pour s'embarquer sur mon bateau en direction de nouvelles aventures. Le ciel était d'un bleu immaculé, la mer semblait calme, presque apaisante. Mais pour Roudoudou, tout cela répond à une condamnation. « Je vais mourir !» couina-t-il « Cette mer... elle veut ma perte. Elle complote contre moi depuis le début ! »

 

Chaque vague, chaque légère secousse, était pour lui un drame insurmontable. Mes partenaires de voyage, d'abord amusés par cet oiseau excentrique, finirent par s'éloigner agacés par cet énergumène paniqué, tandis que Roudoudou, pâle (pour un perroquet), luttait contre une terrible nausée.

 

« C'est la fin ! Je ne survivrai jamais à cette traversée infernale ! » Il était difficile de ne pas éclater de rire en voyant cette créature si souvent arrogante se transformer en une boule de plumes tremblante. Je tentai de le calmer en lui offrant une graine de tournesol, mais il la repoussa d'un coup de bec, dramatiquement. « Ne comprends-tu pas ? Ce n'est pas une question de graines ! C'est la mer qui veut ma perte ! »


Le bateau continuait pourtant calmement sa route, comme indifférent aux cris désespérés de Roudoudou. Et moi, dans tout cela, je ne pouvais m'empêcher de sourire, contemplant le large. L'Italie s'effaçait peu à peu derrière nous, mais je savais qu'une part de son âme nous accompagnerait toujours, dans cette aventure délirante, à mi-chemin entre un opéra burlesque et un film d'aventures.

 

Et voilà, mes amis, que nous en venons à l'apothéose de cette saga maritime : un grand merci au programme Erasmus+ ! Grâce à lui, nous avons non seulement voyagé à travers des univers artistiques fascinants et rencontré des personnes surprenantes, mais nous avons aussi gagné des compétences qui nous ouvriront, sans doute, les portes de futures collaborations. Qui sait ce que l'avenir nous réserve ? D'autres aventures rocambolesques et peut-être même un projet de collaboration avec l’Opéra de Pavia en 2025 autour de l’œuvre de Massenet Don Quichotte ?

 

Accrochons-nous, la mer n’a pas fini de nous surprendre, même si Roudoudou, lui, est déjà sur le pont, les plumes au vent, en se jurant de ne plus jamais mettre un pied sur un bateau.




 

 

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